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Mariage à Batignolles
Batifole, bête folle Fille-fleur et filament Bâtiment des mille amants Mille fleurs des sentiments File amour au flot du vent Batignolles, Batignolles Bâtie sage, bâtie folle Tea for two et tout fort aise Poutres, tenons et mortaises Ainsi font, typhon doux Foutres, tétons et foutaises Les petits mariés honnêtes BONUS …
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Un monde zappe l’autre
………………….Derrière les écrans éteints Il y a des miroirs sans tain Des ombres grises effacées Tapent au carreau, apeurées………………. Zap… Partout, des neiges qui fondent Et de longs troupeaux de yaks Quittent la région des lacs Dans l’espoir d’un autre monde Zap… Calme plat, on attend New York Peu d’actifs, les courbes sont molles Les marchés restent à la remorque D’un jeu pervers sur le pétrole Zap… Il aura suffi d’un clic Soudain dans le Pacifique Un archipel disparaît Un monde meurt et renaît ………………….Et quand les écrans s’illuminent Les maîtres servants les raniment Et viennent chanter des cantiques Au coeur du Cerveau Numérique………………… …
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Par Omission
C’est pas qu’il n’aimait pas l’école C’est plutôt qu’il avait envie D’aller traîner un peu ses grolles Loin du berceau dans la vraie vie Autrefois c’était à l’armée Que les gosses allaient s’encanailler Crapahuter par groupe de sept Respirer l’odeur des chaussettes Et quand arrivait la bleusaille On voulait jouer les fiers à bras Qu’ont pas de respect pour les médailles Qu’ont peur de rien, qui ne saluent pas « Et ben t’iras moisir au trou » Fait le capitaine “pas de ça chez nous, Ceux qui veulent jouer les pignoufs Finissent au gnouf” « J’ai pêché par omission » Disait le troufion « Un coup…
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Le Chateau de Sans Souci
Au Château de Sans Souci Ils sont arrivés à six Le Un croquait des knackis Le Deux suçait des sushis Le Trois venait en taxi Le Quatre et le Cinq aussi Ils tortillaient du coccyx Comme des poulets mal assis Mais nul là-bas ni d’ici N’avait vu passer le Six Au Château de Sans Souci A l’heure de l’apéritif Un buvait du blanc cassis Et Deux cherchait des sushis Trois ronflait dans son taxi Plié comme une écrevisse Quatre et Cinq levaient la cuisse Pour danser le Sirtaki En se disant : Sapristi Mais où est passé le Six ? Au Château de Sans Souci L’éclat du feu…
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Nuit Debout
Debout comme un enfant qui commence à marcher Debout comme un voilier qui danse sur la mer Debout comme le vent qui souffle la poussière Ou debout comme un coq tout en haut d’un clocher Debout comme un oiseau sur la plus haute branche Comme un signet posé dans la page d’un livre Comme un temps suspendu, debout comme un dimanche Où l’on n’aurait rien d’autre à penser que de vivre Debout comme un fanal qui brille dans la nuit Et guide les marins dans des déserts immenses Debout comme un chômeur lorsqu’il rentre chez lui Et se dit que demain une autre vie commence Debout…
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L’Alchimiste
Lucifer N’avait rien à faire Qu’a brûler du fer Dans son four en terre Du fer blanc Pour le mal de dents Du fer à friser Pour les cors aux pieds Un peu d’or Dans son athanor Et un feu d’enfer Pour tout l’univers ! * * Mais le Bon Dieu Sous son chapeau bleu Ne l’entendait pas De cette façon-là Sacrebleu S’écria l’Ancêtre Ce petit morveux Me casse les burettes Je vais de ce pas Lui chercher des crosses Avec le papa De la fée Carabosse * *…
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Au château de Sans-Souci
Au Château de Sans Souci Ils sont arrivés à six Le Un croquait des knackis Le Deux suçait des sushis Le Trois venait en taxi Le Quatre et le Cinq aussi Ils tortillaient du coccyx Comme des poulets mal assis Mais nul là-bas ni d’ici N’avait vu passer le Six Au Château de Sans Souci A l’heure de l’apéritif Un buvait du blanc cassis Et Deux cherchait des sushis Trois ronflait dans son taxi Plié comme une écrevisse Quatre et Cinq levaient la cuisse Pour danser le Sirtaki En se disant : Sapristi Mais où est passé le Six ? Au Château de Sans Souci L’éclat du feu…
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Choses ordinaires
« Tu me dis : Laisse un peu l’orchestre des tonnerres Car par le temps qu’il fait il est de pauvres gens Qui ne pouvant chercher dans les dictionnaires Aimeraient des mots ordinaires Qu’ils se puissent tout bas répéter en songeant » Louis Aragon. Ce que dit Elsa Je voudrais des choses ordinaires Des trésors comme on n’en fait plus Des p’tits bonheurs des p’tites misères Du tout venant, du tout venu Des enfants qui jouent dans la cour Qui viennent à l’heure de la récré Tracer des marelles à la craie Et sauter dedans tour à tour Une fenètre ouverte sur Un coin de ciel au bout d’un toit Un…
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Auprès de ma blonde
Il a fallu plus de cent ans Pour que ma belle au bois dormant Oublie l’espace d’un instant Ses rêves de prince charmant Moi qui ne suis ni chevalier errant Ni troubadour, ni poète vraiment Qu’avais-je de plus qu’un passant ? Mais l’amour s’en allait chantant : “ Auprès de ma blonde je m’endors Je fais la nique à la mort ” J’ai failli voir s’ouvrir la nuit Au bord du gouffre de l’oubli Les voix que j’aimais s’étaient tues Jamais on ne s’y habitue Dessous des arbres gris aux doigts de fer Je cachais ma tristesse et mes hivers Mais quel était donc ce passant ? Voilà qu’il s’en allait chantant : “ Auprès de ma…
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La chanson du soir
Sur le bord des lèvres entrouvertes Se repose comme un lac d’eau Le doux balbutiement des mots Vallées, plaines qu’on aperçoit Rougeoyant des lunes de soie Sur les braises aux chenets des bois Où le cerf la nuit venue boit Pour les yeux des biches aux abois Des jeunes faons tremblants d’effroi Plaines, vallées qu’on aperçoit Je dirai la chanson du soir Sur le bord des lèvres entrouvertes Se repose comme un lac d’eau Le doux balbutiement des mots