De 17 à 25 heures

Valet de trèfle

Petit enfant des eaux dormantes

Tu masques toujours ton visage ?

J’ai cru avoir noyé dans mes écritures : la tienne

Mais j’ai retrouvé ta lettre

Au carrefour de chaque syllabe vivante

Tu étais là

Dans chaque mot dans chaque trait

Sous les ratures où tu caches ton nom

Le vrai, le mystérieux

Celui que tu ne prononces jamais

Et que j’ai pensé deviner peut-être

Et la pluie n’en finissait pas de noyer le poisson

Poisson volant perdu dans l’arbre

Clochettes au cou des troupeaux lointains

Déjà tes mains se referment sur des papillons vénéneux

Et tu cries d’angoisse

Tu cries que tu voudrais qu’il fut resté chenille

Et tu t’accroches aux roues des chars

Qui s’en vont au casse-ferraille

Et qui glissent sur la glace

Infiniment

Tes yeux très haut

S’ouvrent sur le chemin

Qui chavire

Qui poudroie

L’horizon renversé

Main retournée

Creux de la main :

Vide ?

Impossible.

Auteur, compositeur, interprête

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