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All Cats Are Beautiful (ACAB)
(Sur un air qui ressemble à La Clairefontaine) 1.A la claire dondaine m’en allant comme l’eau Ramasser des gamelles sous les pieds des perdreaux J’ai vu l’oiseau des villes grimpé sur un poteau Qui sifflotait tranquille ce refrain rigolo REFRAIN ACAB, ACAB, viens voir les pierres qui roulent ACAB, ACAB, All Cats Are Beautiful 2. A la claire dondaine, quand les chaussettes à clous Sans tambour ni trompette ont détalé sur nous On a planqué les brêmes, plié les calicots Et couru sous les chênes au milieu des roseaux ACAB, ACAB, viens voir les pierres qui roulent ACAB, ACAB, All Cats Are Beautiful 3.A la claire dondaine…
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Ce n’est rien le temps qui passe
Une fille se souvient Qu’elle dansait sur la place Elle frappe dans ses mains Et le souvenir s’efface – Un garçon jouait aux billes Quelque part dans sa mémoire Et quand il venait la voir Elle avait les yeux qui brillent – Ce n’est rien le temps qui passe Tant que tu restes près de moi – En sortant de la mairie J’ai le coeur qui caracole Trop de monde et trop de bruit Et les souvenirs s’envolent – Le bonheur est à ce prix Il faudrait qu’on le retienne Encore un peu, je t’en prie Garde ta main dans la mienne – Ce n’est rien le temps qui passe Tant que tu restes…
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Petit Curé
1 Ah mon Dieu que le monde est moche Se disait un petit curé Que se faisait sonner les cloches Par tous les gamins du quartier Il a beau leur jeter des pierres Sitôt qu’il a le dos tourné Ils mettent des nouilles dans sa panière Et des grenouilles dans le bénitier Le voilà qui tombe à genoux Dieu tout puissant protégez-nous Mais ça ne sert à rien du tout On dirait que le Bon Dieu s’en fout Petit cu-, petit cu- Petit curé Dans ta tête, y’a de la pu- Y’a de la purée Petit cu-, petit cu- Petit curé Sauras-tu la récu- La récurer 2 Petit curé…
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Un enfant joue
Rien. Ni les autos qui caracolent (à R.G.) Autour de la place aux moineaux Ni les gens pressés qui s’envolent Sortant par le trou du métro – Ni les oiseaux qui font les fous Et se picorent sur la piste Il ne voit rien, se fout de tout Un enfant joue, plus rien n’existe – Voilà. Il est par terre, il est assis Il voit le monde…
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C’était quand déjà?
Nos cris d’enfants dans le jardin Courir après les papillons Eclabousser l’eau des bassins C’était quand déjà ? – Enlever la fée des étangs L’emporter sur un cheval blanc Jusqu’au château de Carabas C’était quand déjà ? – C’était quand les autos volantes La course à travers les étoiles Bruno dans son blouson de toile Moi dans mon casque d’amarante – C’était quand le bout du chemin C’était quand les forêts profondes Les chevaliers, les magiciens Qui tricotaient l’envers du monde – C’est aujourd’hui et c’est demain Rien ne se perd ni se retrouve L’enfant d’hier te prend la main Il t’appelle et tu te retournes
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Les clochards célestes
Quand on était vieux On allait courbés La tête penchée Les genoux cagneux. L’hiver dans les yeux On traînait nos pas De trotte-menu Au café-tabac Qui vend des cousues. Mais il n’y en a plus On buvait du vin Sur le bord du zinc Parfois des gamins Jouaient du bastringue. Ca nous rendait dingues On poussait du bois Sur des échiquiers On gagnait parfois Une reine, un roi. Contre un cavalier Le monde alentour Pouvait s’écrouler L’évêque ou la tour Pouvaient bien tomber. A chacun son tour A chacun sa loi On n’entendait rien On poussait du bois L’hiver dans nos mains. Le coeur aux abois Quand on était vieux…
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A l’homme du bar
Prends-le si tu veux, Prends-le tout avant qu’il s’envole L’argent ne sert à rien Il se mange les mains Il se ronge les poings Il tambourine avec ses doigts Sur des masques de fer Sur des portes de bois Et sur des pots de terre L’argent ne se plie pas, il se prie Le genou en terre et les yeux dans le gris du ciel Où danse un rayon de soleil Par dessus monts et merveilles Froissé comme un crime parfait Et léger comme un lit défait L’argent n’existe pas, comme un dieu. Il a ses murs et ses murailles Ses cathos et ses cathédrales Il a ses règles et…
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Pyramides froides
Ils ont semé sur le sol sec Des pièces de bronze et d’étain Des menues monnaies de la maille Des graines qu’on jette aux oiseaux Pour qu’ils s’en aillent Ils les ont piétinées de rage Noircies, fouillées, tambourinées Mélangées à de la poussière De la boue venue des carrières Ils en ont fait du mortier mou Alors ils ont monté dessus Des piliers d’argent des torsades Des colonnes étincellantes Qui grimpaient le long des façades Et portaient un toit de tuiles blanches Ils y ont entassé des coffres Damassés de cuir et de laine Remplis d’or arraché aux mines De précieuses perles de brumes Et de diamants…
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Carrousel
Tu connais le manège, il tourne Toujours plus fort, toujours plus vite Il ne voit pas le temps qui fuite Et les murs blancs des bâtiments Qui défilent Laissant dans l’air de longues traces De griffures Tout autour, qu’elles tournent autour Les ombres déchirées s’affolent Vierges volages, hachés nuages De coton grège qui s’écarde Et s’effiloche Tu les vois, les femmes incendiées Les mamans debout sur le quai Qui attendaient la fin du tour Mais le tour ne finit jamais Emportées par le tourbillon Alors, elles attendront sans fin Bien sûr, elles ouvriront leurs mains Mais plus rien Le revoilà le grand manège Il perd ses plumes,…
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Etre un pigeon, c’est un métier de con
Etre un pigeon, c’est un métier de cons On ne fait quand même pas ça par vocation Faut vraiment qu’on soye au bout du rouleau Pour s’esquinter à faire un tel boulot Etre un pigeon Crénom de nom Boîte à outils, pelle à charbon On ne peut pas dire que c’est un métier Très distingué On se tape la tournée des poubelles A s’en faire péter la rondelle A s’empiffrer de rogatons De vieux croûtons On se traîne le cul sur le bitume On se sent lourd comme une enclume Les gamins nous jettent des cailloux Nous on s’en fout 2 Etre un pigeon, c’est un métier de…
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