J’entends des pas sur le pavé
-Mais non, tu t’es trompé
Nous sommes enfermés dans une boîte
Coupés du monde à cent pour cent
Et dehors des corbeaux croates
Tambourinent de temps en temps
Une boîte de bois et ses murs de papier
Traversés par les voix de mésanges sans pieds
Des soupirs d’amoureux, des jeux, des cris d’enfants
Dehors comme dedans
Nous sommes enfermés dans des caisses à savon
Enfermés dans quatre caissons
Quatre cases à cocher quand le geôlier s’endort
Mais nous ne savons pas comment glisser dehors
Nous avalons la télévision
Nous respirons des miasmes et mangeons des ordures
Et quand vient notre tour nous chantons des chansons
Une-poule-sur-un-mur-picotait-du-pain-dur
Hier j’ai sonné à ma porte
J’attends des gens de toutes sortes
Nous sommes enfermés dans des cages
Mamans, vieillards et enfants sages
Nous, gens de rien, gagne-petit
Quel crime avons-nous commis ?
Quand nous sortirons nous irons jeter
Au-feu-les-pompiers nos habits usés
Et les faux amis qui nous ont trahis
Ces rois de chiffons, ces petits marquis
Quand nous sortirons nous aurons la rage
Celle des pavés planqués sous la plage
Celle des fourmis de trotte-menu
Nous prendrons le vent, nous prendrons la rue
Quand nous sortirons, nous aurons des ailes
Pour grimper au ciel
Et des océans
Plus grands que nos bras, nous aurons vingt ans
Et la vie devant