• Poèmes

    Pont Mirabeau . 2

    (Poème substitué *) Sous les pieds du soldat coule la Seine Et sur la place, autant qu’il m’en souvienne Un carrousel tournait à perdre haleine Vienne l’ennui sonner l’heure Le jour, la nuit, je demeure Un masque à la main restons face à face Tandis que sous le Ponts des Anges passe D’un Arlequin dolent, l’ombre si lasse Vienne l’ennui sonner l’heure Le jour, la nuit, je demeure L’amour s’en va comme une main courante L’amour s’en va comme une montre lente Comme un miroir de vie mirobolante Vienne l’ennui sonner l’heure Le jour, la nuit, je demeure Passent les jours et passent les chimères Au temps passé sont les…

  • Poèmes

    Une Noix

    Une noix Qu’y a-t-il au coeur d’une noix Un cerveau de chair et de bois Un cocon de rêve et de soie Des montagnes hantées, des vallées Des jardins perdus, des allées Et sur le col bleu des pervenches Des papillons-fleurs qui s’épanchent Papillon d’un jour, d’un soupir Qu’y a-t-il sur ses ailes blanches Qu’on voit battre avant de mourir Filant son cocon sous les branches Il y a les traits d’un visage Celui d’un voyou de Carthage Un fou de guerre un diable d’homme Qui se rêvait en roi de Rome Dans ses yeux se forme un cortège Il court  des montagnes de neige Sur un sentier raide et…

  • Poèmes

    Je n’y arrive plus

    Je n’y arrive plus Mes mains tombent des arbres Comme les sarments des sabres Leurs larmes rouillées de leurs sangs Leur âme rongée du dedans Je n’y arrive plus Elles tombent des nues Elles n’accrochent plus Mes mains Les fleurs aux fruits Les fruits aux branches Elles écorchent la peau des planches Arrachent l’écorce des buis Mes mains qui tremblent Je n’y arrive plus Mon dos ploie sous le poids des tombes Aux noms  inconnus des soldats Grêlés par les éclats des mondes Révolus, les siècles sont las Bientôt nous aurons disparu Je n’y arrive plus Mes pieds s’embourbent dans la glèbe La boue qui vient me vomira Dans les…

  • Poèmes

    Grises murailles

    Que cachent les poissons volants Posés sur le bord  du bocal Petits papiers, baisers touchants Conversation sentimentale D’où viennent les oies du printemps Portées par des courants sauvages Entre les plumes d’un roman Et les ailes d’un marque-page Nous ne saurons jamais sans doute Ce que dit la pluie à la terre Aussi vrai que la vie s’égoutte Le long des jours et des rivières Les murs d’enceinte ont des secrets Qu’ils ne confient qu’aux gens distraits A ceux qui font chanter le vent Et laissent murmurer les pierres CV Juil16

  • Poèmes

    L’ombre de toi

    C’est l’ombre de toi qui passe Et te regarde bien en face Elle n’a pas peur, elle a les crocs La rage aux dents et le coeur gros L’ombre de toi, la ribambelle De tes miroirs et quoi encore ? Tes visages déments, cruels Tes mains qui jouent à perdre corps Tes yeux fanés, regard de fer Le vent a soufflé sur ta peau Le sable doux de tes chimères Tes rêves d’or au fil de l’eau C’est l’ombre de toi qui passe Et te regarde bien en face As-tu quelque chose à lui dire ? Elle part d’un grand éclat de rire L’ombre de toi qui t’accompagne Et marche…

  • Poèmes

    Pont Mirabeau.1

    (Poème glissé*) Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours, faut-il qu’ils nous reviennent Chanter des hymnes d’esclave aux murènes Passe la nuit, vienne l’heure Ou tu me tues, ou tu meurs Sur le pont Mirabelle, elle était belle Dans ses cheveux dansaient des ritournelles De papillons posés du bout de l’aile Vogue la nuit, malemort Mon coeur s’épuise et s‘endort Sous le pont mire l’eau, mire l’eau claire De mille éclats de perle et de lumière La rosée du printemps, l’aube première Et sur les flots violents La vie s’écoule à pas lents Sur le pont Mirabeau mirobolant Quatre chevaux-légers carabolant Saluent des quatre fers le Nouvel…

  • Poèmes,  Un monde s'écroule

    Nous avions tout faux

    Nous avions tout faux. Nous avons cru qu’il fallait que les vieux meurent pour que les jeunes aient une chance de vivre, une chance de naître au monde, tant pis, il est comme il est, le monde, pas beau, il s’écroule de partout, il s’effondre chaque jour davantage, il est de moins en moins vivable, de plus en plus hostile, et cruel, mais il est là, le monde, avec encore des aventures enivrantes à vivre : respirer, sentir, aimer le goût de l’eau des sources, le goût des fruits des bois, les fleurs, la fraîcheur des rivières quand y on plonge, la douceur des soirées d’été, l’amour, ce diable fou…

  • Chansons

    Margot des nuits

    1 Battue par un éclat de lune Elle chavire, la Margot Elle prend sa vie au garot Sabre de bois, chiens de fortune   Enfant sauvage et barbaresque Soldats, déchargez vos pétoires ! Elle empaffe autant qu’elle en laisse Des amours éjaculatoires 2 Margot d’un soir, belle diablesse Dans la chaleur affriolante De tes cuisses carnavalesques Tu brûlais les feux de la rampe   Toi qui venais du bord des pentes Et qui traînais des chiens en laisse Avec tes airs de fausse abbesse Tes cheveux de fille insolente 3 Sainte Margot mère d’ivresse Toi qui chantais dans nos mémoires Tes longues nuits de purgatoire Tes coucheries de soldatesque  …