Poèmes

Les dagues douces


Où sont passées les dagues douces

Qui chantaient comme des sirènes

Dans les ombres de la nuit rousse

Inexorables souveraines ?

Où sont les inquiétants sourires

Des poignards aux gorges d’acier

Que des fantômes émaciés

Cachaient sous leurs manteaux de cuir ?

L’Eustache et son bois tailladé

Léger dans la main des apaches

Qui poursuivait d’un air bravache

Les beaux messieurs des beaux quartiers

La navaja venue d’Espagne

Ivre de rage et de vengeance

Jouer au bazar de la chance

La vie la mort à qui perd gagne

Où sont passées les dagues douces

Qui chantaient comme des sirènes

Dans les ombres de la nuit rousse

Inexorables souveraines ?

Le Kriss à l’âme flamboyante

Torturé comme un feu d’enfer

Qui gravait dans le creux des chairs

Des arabesques effrayantes

Le stylet mince et malicieux

Venu de Tolède ou de Rome

Qui plantait dans le coeur des hommes

Un venin fauve et délicieux

Où sont les inquiétants sourires

Des poignards aux gorges d’acier

Que des fantômes émaciés

Cachaient sous leurs manteaux de cire ?

Quel marin ivre ou diable fou

En a forgé pour des voyous

Qui croyaient tenir dans leur mains

La martingale du destin ?

En a forgé pour des rêveurs

Des musiciens des maraudeurs

Des naufragés du bout du port

Amoureux d’une île au trésor ?

Où sont passées les dagues douces

Qui chantaient comme des sirènes

Dans les ombres de la nuit rousse

Inexorables souveraines ?

Où sont les inquiétants sourires

Des poignards aux gorges d’acier

Que des fantômes émaciés

Cachaient sous leurs manteaux de cuir ?

Auteur, compositeur, interprête

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