Un enfant joue
Rien. Ni les autos qui caracolent (à R.G.)
Autour de la place aux moineaux
Ni les gens pressés qui s’envolent
Sortant par le trou du métro
–
Ni les oiseaux qui font les fous
Et se picorent sur la piste
Il ne voit rien, se fout de tout
Un enfant joue, plus rien n’existe
–
Voilà. Il est par terre, il est assis
Il voit le monde à ses genoux
Quatre bouts de bois, des cailloux
L’histoire se raconte ici
–
Regarde, il était une fois
Un chevalier au regard triste
Qui voulait devenir un roi
Un enfant joue, plus rien n’existe
–
Ca y est. C’est la bataille des géants
Des cailloux noirs, des cailloux blancs
Tout se mélange : héros, bandits
Et les mensonges qu’on a dits
–
Et les promesses qu’on fera
Quand on sera marionnettiste
Les choses qu’on inventera
Un enfant joue, plus rien n’existe
–
Et puis. Il voit son reflet dans les flaques
A travers des bancs de nuages
Et des volées d’oiseaux sauvages
Il a plus d’un tour dans son sac
–
Quand il les touche avec les doigts
En tapotant comme un pianiste
Tout se brouille et le ciel se noie
Un enfant joue, plus rien n’existe
–
Soudain. Droit devant lui son père est là
Il revient du kiosque à journaux
L’enfant grimpe sur son manteau
Pour se blottir entre ses bras
–
Comme un oiseau dans son cocon
Il est tard mais ne sois pas triste
Il faut qu’on rentre à la maison
Un enfant dort, plus rien n’existe