Carrousel
Tu connais le manège, il tourne
Toujours plus fort, toujours plus vite
Il ne voit pas le temps qui fuite
Et les murs blancs des bâtiments
Qui défilent
Laissant dans l’air de longues traces
De griffures
Tout autour, qu’elles tournent autour
Les ombres déchirées s’affolent
Vierges volages, hachés nuages
De coton grège qui s’écarde
Et s’effiloche
Tu les vois, les femmes incendiées
Les mamans debout sur le quai
Qui attendaient la fin du tour
Mais le tour ne finit jamais
Emportées par le tourbillon
Alors, elles attendront sans fin
Bien sûr, elles ouvriront leurs mains
Mais plus rien
Le revoilà le grand manège
Il perd ses plumes, il perd sa neige
Il s’écaille et les couleurs plombent
Et les passagers que nous sommes
S’accrochent encore
Peu à peu, s’en vont les visages
Les personnages du carrosse
Se carrabossent