Place Bellecour
Monté sur un cheval d’airain
Seul sur la place où rien de bouge
Et pour l’éternité qui vient
Louis regarde la Maison Rouge
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Là vivait Marie Mancini
Fraîche comme une bluette
Louis venait la voir en cachette
Marie chantait des poésies
Il est à Lyon pour une affaire
Incessante et matrimoniale
Un plan secret du cardinal
Pour signer la fin de la guerre
Il ne le sait pas, il follâtre
Son coeur s’envole, il l’entend battre
Le roi de France est amoureux
Il a vingt ans, il est heureux
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Monté sur un cheval d’airain
Seul sur la place où rien de bouge
Et pour l’éternité qui vient
Louis regarde la Maison Rouge
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Il se souvient d’un coin de Saône
Où le fils de François Premier
Naviguait mort parmi les lônes
Au pays des destins brisés
Les rois ne sont pas troubadours
Et qui porte un manteau d’hermine
Ne peut épouser par amour
Une petite Mazarine
A Louis sera donnée l’Infante
Et Marie s’en ira de France
Jamais les bras d’aucune amante
N’éteindront ce chagrin immense
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Monté sur un cheval d’airain
Seul sur la place où rien de bouge
Et pour l’éternité qui vient
Louis regarde la Maison Rouge
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Tant de jours et tant de saisons
Tant d’années qu’il voit défiler
Les pestes, les révolutions
Les feux du 14 Juillet
Les amoureux, les rendez-vous
Sous le cheval, au banc de pierre
Quand gronde la foule en colère
Il en déferle de partout
Qui chante des refrains idiots
Qui lui grimpe sur les épaules
Ou l’affuble de calicots
Mais Louis XIV tient son rôle
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Monté sur un cheval d’airain
Seul sur la place où rien de bouge
Et pour l’éternité qui vient
Louis regarde la Maison Rouge
Charles Valois Juil 19