Poèmes

Un enfant joue

         Rien.                    Ni les autos qui caracolent                                            (à R.G.)

Autour de la place aux moineaux

Ni les gens pressés qui s’envolent

Sortant par le trou du métro

Ni les oiseaux qui font les fous

Et se picorent sur la piste

Il ne voit rien, se fout de tout

Un enfant joue, plus rien n’existe

Voilà.                    Il est par terre, il est assis

Il voit le monde à ses genoux

Quatre bouts de bois, des cailloux

L’histoire se raconte  ici

Regarde, il était une fois

Un chevalier au regard triste

Qui voulait devenir un roi

Un enfant joue, plus rien n’existe

Ca y est.               C’est la bataille des géants

Des cailloux noirs, des cailloux blancs

Tout se mélange : héros, bandits

Et les mensonges qu’on a dits

Et les promesses qu’on fera

Quand on sera marionnettiste

Les choses qu’on inventera

Un enfant joue, plus rien n’existe

Et puis.                        Il voit son reflet dans les flaques

A travers des bancs de nuages

Et des volées d’oiseaux sauvages

Il a plus d’un tour dans son sac

Quand il les touche avec les doigts

En tapotant comme un pianiste

Tout se brouille et le ciel se noie

Un enfant joue, plus rien n’existe

Soudain.               Droit devant lui son père est là

Il revient du kiosque à journaux

L’enfant grimpe sur son manteau

Pour se blottir entre ses bras

Comme un oiseau dans son cocon

Il est tard mais ne sois pas triste

Il faut qu’on rentre à la maison

Un enfant dort, plus rien n’existe

Auteur, compositeur, interprête

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