Poèmes

Fraternités*

Frères humains qui d’après nous vivez

Le temps nouveau des hommes de demain

Vous qui n’aurez jamais l’or des héros

Mais qui filez du sable dans vos mains

 

Si frères vous clamons point n’en devez

Avoir dédain, frères de nos destins

Du bout des doigts dans le creux de vos paumes

Dans chaque atome un arbre vit et croît 

 

Nous nous tenons, par les mains par le coeur

Qui vit, qui meurt ? Ainsi vont les saisons

 

Petites soeurs venues de l’autre rive

Dans vos eaux vives où chantent les ruisseaux

C’est la même eau qui coule dans nos os

Et l’océan, et le sel et le vent

 

Quand soeurs nous vous clamons point n’en devez

Avoir rancoeur puisque vous nous savez

Les deux moitiés des humains que nous sommes

La même pomme au même arbre fruitier

 

Chaque chaînon bat le pouls de la vie

Nous nous tenons, par les mains par le coeur

Qui vit, qui meurt ? Nous sommes les saisons

 

Frères humains, non humains, presque frères

Vous qui peuplez bien mieux que nous la terre

Chiens de prairies, toucan d’îles sauvages 

Tout ce qui vit,  qui marche, vole et nage

 

Si frères vous clamons point n’en aurez

Aucun regret du temps où nous étions

La même boue venue de l’océan

Tritons rampants, singes à moitié debout

 

Ce qui nous lie, ce que nous délions

Chaque chaînon bat le pouls de la vie

Nous nous tenons, par les mains par le coeur

Qui vit, qui meurt, aurons-nous des saisons

*Ce poème est bâti sur le châssis de la Ballade des Pendus de François Villon. Les rimes sont enchâssées comme une chaîne d’union

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