Auprès de ma blonde
Il a fallu plus de cent ans
Pour que ma belle au bois dormant
Oublie l’espace d’un instant
Ses rêves de prince charmant
Moi qui ne suis ni chevalier errant
Ni troubadour, ni poète vraiment
Qu’avais-je de plus qu’un passant ?
Mais l’amour s’en allait chantant :
“ Auprès de ma blonde je m’endors
Je fais la nique à la mort ”
J’ai failli voir s’ouvrir la nuit
Au bord du gouffre de l’oubli
Les voix que j’aimais s’étaient tues
Jamais on ne s’y habitue
Dessous des arbres gris aux doigts de fer
Je cachais ma tristesse et mes hivers
Mais quel était donc ce passant ?
Voilà qu’il s’en allait chantant :
“ Auprès de ma blonde je m’endors
Je fais la nique à la mort ”
J’avais laissé depuis longtemps
Sans un regret sans un frisson
Le mauvais temps de mes vingt ans
Quand l’amour boudait mes chansons
Mais voilà qu’on gosse joufflu, têtu
Etait venu mettre la main dessus
Le temps d’unir ces deux passants
Que le vent suivait en chantant
“ Auprès de ma blonde je m’endors
Je fais la nique à la mort ”