Soleil vert
J’enroule autour de toi
Comme un voile de brume
Comme un souffle de plumes
Comme une aile d’écume
J’étends les bras
J’embrasse le temps
J’entends ton pas
Les marches s’énoncent une à une
Elles volent jusqu’en haut des dunes
Elles se détachent sur des syllabes de silence
Ton nom et le mien : muets
Et juste tes pas qui résonnent
Au bout du chemin, des rochers, un ravin
Une crypte aux dents blanches
S’offre comme une fleur, comme un baiser
On sent la gorge de la terre
Qui bat lentement d’un sang rauque
Et qui murmure un chant profond
Un chant de chairs désespérées
Qui sanglote auprès du feu
Je me rétracte
J’ouvre un œil immobile
Sur mes murs prisonniers
Et j’entends l’écho de ton souffle
Qui s’approche
Vert. Soleil vert.
Ivre de peur, eaux de nage.
Couleur de l’eau.
Des amours sages