J’entends tout
Je descends peu à peu
D’un pas précis, peureux
Que je pose, petit, petit, du bout du pied
Mon cœur s’apaise, à peine audible encore
Mais voilà que déjà le silence recule
Par nappes, par vagues, il se retire
Il s’enferme au secret des murs
De l’autre côté des paupières
Entr’ouvertes
Vient la lueur
D’un regard retrouvé
Qui palpite légèrement
Pas
D’un pas plus proche, tu viens
Tu te penches
Et nous battons
Et nous battons, l’un avec l’autre à l’unisson
A l’illusion d’un même souffle ou d’un frisson
Les paupières closes
Sous couvert
Suis-je mort que j’entends tout ?
Le doux ressac
Le murmure
D’un cœur qui bat
Comme une voix
Qui me rassure
Ou qui me pleure
J’entends tout
Suis-je mort ?
Je ne bouge pas
Immobile sous un masque de terre