Frères humains qui d’après nous vivez
Le temps nouveau des hommes de demain
Vous qui n’aurez jamais l’or des héros
Mais qui filez du sable dans vos mains
Si frères vous clamons point n’en devez
Avoir dédain, frères de nos destins
Du bout des doigts dans le creux de vos paumes
Dans chaque atome un arbre vit et croît
Nous nous tenons, par les mains par le coeur
Qui vit, qui meurt ? Ainsi vont les saisons
Petites soeurs venues de l’autre rive
Dans vos eaux vives où chantent les ruisseaux
C’est la même eau qui coule dans nos os
Et l’océan, et le sel et le vent
Quand soeurs nous vous clamons point n’en devez
Avoir rancoeur puisque vous nous savez
Les deux moitiés des humains que nous sommes
La même pomme au même arbre fruitier
Chaque chaînon bat le pouls de la vie
Nous nous tenons, par les mains par le coeur
Qui vit, qui meurt ? Nous sommes les saisons
Frères humains, non humains, presque frères
Vous qui peuplez bien mieux que nous la terre
Chiens de prairies, toucan d’îles sauvages
Tout ce qui vit, qui marche, vole et nage
Si frères vous clamons point n’en aurez
Aucun regret du temps où nous étions
La même boue venue de l’océan
Tritons rampants, singes à moitié debout
Ce qui nous lie, ce que nous délions
Chaque chaînon bat le pouls de la vie
Nous nous tenons, par les mains par le coeur
Qui vit, qui meurt, aurons-nous des saisons