Sitôt que le jour s’est levé
Sitôt que le jour s’est levé
J’ai vu le vent grossir la mer
J’ai vu se fâcher l’océan
J’ai entendu gronder l’orage
Je coursais, au loin, les nuages
Chargés de lourds destins tragiques
Si langoureux, si magnifiques,
Qu’on voudrait suivre leurs voyages
Je pensais, les poings dans mes poches
-Et la mer déchirait les roches-
A chevaucher vers les tropiques
Sur des tempêtes fantastiques
J’avais la tête ivre du large,
Et mes pieds décollaient du sol
C’est sûr, j’allais prendre mon vol
Mais j’écrivais : “ peut-être ” en marge.
Et ce “ peut-être ” m’a cloué
Au quai, ballotté par les vagues
Nul n’a tenté le mauvais sort
Les barques sont restées au port
L’averse giflait l’océan.
Et je rentrai, petitement.
D’un pas penaud. Humide. Et veule.
Il y a des jours : on se dégueule.