Club privé
Pauvre Lélian
Le temps…
Je meuble chaque espace parcouru
De mon regard morne d’un attrait supplémentaire à mon ennui
Sur les visages se reflètent
Les contorsions des lumières
Dans une night club clandestin
La nuit et ses étoiles se poursuivent
De mille rires provocants
Eclatent des œillades incendiaires
Cob-la-fleur
Et puis soudain
Son sourire clair
-Comme une fleur qui s’ouvre !
Entre le bar aux liqueurs
Et le candélabre complice
Me regarde
La nuit à nouveau
Je te suis, au bord d’un brouillard désert
Où pas un soupçon ne plane
Sur nos pas confondus
Je garde comme un secret
Entre la cage de mes doigts
-Entrelac-
ta main
Que tu m’as donnée
Je ris : je ne sais plus, de toi ou de moi, à qui elle appartient !
Je marche sur de larges trottoirs de marbre
J’explore chaque recoin de ta porte
Mais je me tais.
La porte
Elle s’ouvre et se referme
Comme une bouche
Subitement sous mes pieds
Plus rien n’existe
Et juste au centre
L’éclat vert de soufre me surprend
Quand tes yeux se libèrent
De l’infirmité des paupières
Quoi, j’hiberne !
Un trident planté
Dans mon dos de glace
Au petit matin tu repars
Je suis à nouveau seul avec mes vents d’hiver
Il est déjà midi
Déjà une semaine
Que je t’attends
Je sais bien : c’est convenu !