Alexandre
Le masque tombé vide
S’abîme au plus profond
Tu marches froid sur les dunes glacées
Ma main posée sur ton front écrit
A savoir ce qui demeure et ce qui passe
A savoir c’est aussi ton amour
*
Tu marches froid sur des dunes pâlies
Sur le chemin qui n’a pas su garder
Ô soleil maudit, Soleil de minuit
Mon secret inavoué que des larmes de crêpe noircies
Refoulent en longs sanglots
De violons
* *
*
Tu cours, vent dans les yeux
Qui brouille les cartes
Pluie d’abondance chuchotée
Juste au creux de l’oreille
Tu cours à perdre le sentier
Perdre jusqu’à notre histoire
Et le désert, feuille plate, défile
Tu cours, semant à tous les vents
Le vertige de ta silhouette
Et ton rire à jamais étouffé dans la gorge
*
Avec, au milieu et comme infranchissable
Le grand feu cruel de ton départ
Avec les mots que j’ai juré n’avoir jamais dits
Mais qui versent d’eux-mêmes des larmes d’amertume
Dans le creux de mes mains, c’est ma coupe de lie
Socrate, à mon tour de la boire
* *
*
Oh, je veux te poursuivre encore de mes regards brûlants
Je t’attendrai au coin de chaque rue
Tu ris, figé de marbre froid
Vent glacé cristallisé de neige
Qui me pénètre
Par dessus les toits, à saute-mouton
Entre les lignes d’un livre
Où tu te dissimules derrière chaque mot
Je retourne, fleur à fleur
Les cheveux légers où ton visage est clos
A jamais
…………..…………………….Galop quelque part dans le bois……………………………………….
Je marche en silence mais seul
Ma sandale au pavé
Soulève des remous
D’écume mouvante
(1974 ?)