Poèmes

Carrousel

Tu connais le manège, il tourne

Toujours plus fort, toujours plus vite

Il ne voit pas le temps qui fuite

Et les murs blancs des bâtiments

Qui défilent

Laissant dans l’air de longues traces

De griffures

 

Tout autour, qu’elles tournent autour

Les ombres déchirées s’affolent

Vierges volages, hachés nuages

De coton grège qui s’écarde

Et s’effiloche

 

Tu les vois, les femmes incendiées

Les mamans debout sur le quai

Qui attendaient la fin du tour

Mais le tour ne finit jamais

Emportées par le tourbillon

Alors, elles attendront sans fin

Bien sûr, elles ouvriront leurs mains

Mais plus rien

 

Le revoilà le grand manège

Il perd ses plumes, il perd sa neige

Il s’écaille et les couleurs plombent

Et les passagers que nous sommes

S’accrochent encore

Peu à peu, s’en vont les visages

Les personnages du carrosse

Se carrabossent

Auteur, compositeur, interprête

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